Biographie du CF Gabriel DUCUING

Le commandant DUCUING,


La vie du Commandant DUCUING a été si riche en activités de toutes sortes qu’il serait trop long de vous en faire le récit. Je m’en tiendrai donc à quelques points parmi les plus remarquables de cette vie.

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, en 1914, il a vingt neuf ans et il est capitaine au long cours avec, derrière lui, une carrière déjà longue dans la Marine marchande. Son goût pour l’action le fait s’engager très vite dans l’aviation naissante. Breveté pilote dès 1915, il fera toute la guerre dans l’Aviation maritime, ancêtre de notre aéronautique navale ; il sera blessé au combat et fait chevalier de la Légion d’honneur.

Après la guerre, il devient armateur, tout en restant un officier de réserve particulièrement actif. C’est lui qui, en 1925 fonde l’Association centrale des officiers de réserve de l’Armée de Mer, l’« ACORAM », dont il est tout naturellement élu Président. C’est lui qu’on retrouve en 1930 à l’origine de la « FAMMAC », bien connue de tous les marins. C’est à son initiative qu’est fondée l’Association centrale des officiers mariniers de réserve, l’« ACOMAR », sœur cadette de l’« ACORAM ». C’est sur sa proposition encore que sont créés par la marine les premiers centres d’instruction des réserves.

En 1934, il atteint la limite d’âge, mais il demande à être maintenu dans la Réserve, ce qui lui est accordé pour huit années, jusqu’en 1942. Et c’est ainsi qu’il se trouve à nouveau mobilisé en 1939, au début de la Seconde Guerre mondiale. En janvier 1940, il est nommé au commandement du poste de défense du cap Gris Nez qui vient d’être établi pour contrôler le passage du Pas de Calais. Tout est à faire, dans des conditions difficiles : matériel incomplet, canons neufs, mais sans munitions, etc...

Lorsque le 22 mai 1940 il se trouve face à l’avance de l’armée allemande, il ne dispose que d’un affût double de 37 et de quatre mitrailleuses de 13,2 ; les trois officiers et les cent hommes qu’il commande n’ont comme armement individuel que vingt fusils et six revolvers...

Il en faut davantage pour entamer la détermination du Commandant DUCUING. Il réussit à rassembler autour de lui quelques éléments français qui, dans leur repli vers le Sud, passent près du cap Gris-Nez : une auto- mitrailleuse, un canon de vingt cinq antichars, deux officiers, une vingtaine de soldats.

C’est avec ces forces disparates qu’à partir du 24 mai il va pendant un jour et une nuit, arrêter une colonne motorisée allemande, repoussant deux attaques et détruisant plusieurs blindés. Le 25 mai au matin, bien qu’ayant épuisé ses munitions, le Commandant DUCUING refuse de se rendre. Il fait détruire méthodiquement ses canons et ses mitrailleuses puis il fait replier ses hommes vers la mer. Il prend alors un pistolet-mitrailleur et se dirige seul vers le mât de pavillon. Il se découvre et hisse les couleurs. Il a à peine terminé qu’une rafale allemande l’étend mort au pied du mât de pavillon. Le poste de défense du Cap Gris est tombé mais il ne s’est pas rendu.

C’est ainsi qu’est mort glorieusement, pour l’honneur de sa patrie, celui dont un aviso porte maintenant le nom. Il n’y a rien à ajouter. Cela ne pourrait qu’affaiblir le sens et la grandeur de son sacrifice.


Vice amiral ACCARY

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